Du larsen dans le Mikros

Publié le par Rau Bregelias

Vous souvenez-vous de cet athlète en justaucorps violet, aux incroyables pouvoirs et aux yeux globuleux de mouche énamourée, qui combattait, en compagnie de deux acolytes, de sombres menaces venues d'outre-espace ou de richissimes comploteurs dotés de pouvoirs psi ?
Il s'appelait Mikros et était l'une des créations françaises les plus connues en matière de super-héros (hormis Supermatou, peut-être :-)).
Créé par Jean Mitton (sous le pseudo de John Milton au début, pour faire plus américain), la série, parue dans les années 80 dans Mustang puis Titans, tenait parfaitement la comparaison avec la production outre-atlantique d'alors. Les dessins étaient d'excellentes qualité et les histoires, un peu simplettes au début, avaient su évoluer pour devenir de vrais intrigues, solides et dramatiques (dont le point culminant fut la mémorable saga du Psi, dans laquelle le personnage de Saltarella tint la vedette). Le tout dernier épisode de la série voyait notre héros et ses amis, dégoûtés de la race humaine, partir pour les étoiles et un hypothétique "ailleurs" plus agréable.
Une mini-série dérivée, contant les aventures de son fils Epsilon (élevé par son pire ennemi), avait en quelque sorte clôt le cas Mikros en insistant sur le caractère définitif de son exil.
On pensait donc ne jamais le revoir, perdu dans les limbes de l'art séquentiel, mais voici que, 19 ans plus tard, le trio insectoïde est de retour sous la plume de son créateur.
Depuis quelques années, la petite maison d'édition Organix Comix, spécialisée dans le super-héros un peu underground, édite le magazine The Atomics, contenant la série éponyme de Mike Allred (dont vous connaissez peut-être le Mad Man, son personnage le plus connu, qui a d'ailleurs partagé quelques aventures avec les Atomics). C'est donc dans le numéro 3 de ce magazine que l'on peut assister au grand retour de Mikros, avec Jean Mitton au scénario et Reed Man au pinceau (dont vous avez pu lire la Fantask Force chez Semic, série reprenant d'ailleurs un personnage secondaire de Mikros, le Gondolier Noir).
Aussi bien au niveau graphique (on croirait du Mitton lui-même) qu'au niveau scénario (forcément), la fidélité est de mise. C'est d'ailleurs là que le bât blesse : ce qui semblait gentiment naïf dans les années 80 est carrément ringard à présent. Les dialogues, les péripéties (Big Crabb qui se coince la pince dans une bouche d'égoût ! Humour !), tout est affligeant.
Bon, vous me direz, huit pages (oui, le grand retour de Mikros ne fait que huit pages) c'est peu pour se faire une opinion. Peut-être que cet aspect suranné (pour ne pas dire blet) est un parti-pris pour mettre l'accent sur le décalage entre le monde post-9/11 (dont il est ici question) et ces héros innocents tout droit sortis du passé. Il faudra voir la suite pour juger. En tout cas, pour le moment, c'est un réelle déception. Moi qui avait beaucoup aimé ce personnage à l'époque, je rêvais d'un retour triomphal, dans un contexte modernisé.
Mikros aurait mérité un traitement comparable à ce qu'à fait Alan Moore avec MiracleMan ou Suprême, rien de moins.
Le second épisode est paru, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de le lire. J'en reparlerai peut-être dès que ce sera fait (on ne sait jamais, une bonne surprise...).


Publié dans Chroniques

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S
<br /> Connaîs-tu ?...c'est un exemplaire de 1982.....(quand j'étais jeune ! lol ...)<br />  <br /> Te souhaite de bonnes fêtes de fin d'année à toi et à ta tribu ! ! !
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